jeudi 22 septembre 2011

Le bout de la botte

C’est forcément avec un peu d’appréhension que nous abordons le détroit de Messine dans la matinée du samedi 17 septembre. Dans l’Antiquité, le passage du détroit était considéré comme extrêmement périlleux, mais il fallait bien l’emprunter pour éviter de faire le tour de la Sicile. L’identification certains lieux de l’Odyssée est parfois contestée, mais l’existence de Charybde et Scylla dans le détroit de Messine n’est pas mise en doute. On a tous en tête l’expression « passer de Charybde en Scylla », mais à quoi correspond-elle exactement ? Quels furent précisément les dangers courus par Ulysse ? Homère nous dit que Scylla vivait dans une grotte située dans une falaise vertigineuse à l’Est du détroit. Elle avait 12 pieds qui se balançaient et six longs cous prolongés de têtes horribles qui sortaient pour saisir les dauphins et espadons du détroit ou les marins des bateaux qui passaient. Au pied de la falaise un tourbillon aspirait les bateaux imprudents. En face de Scylla, Charybde était décrite comme un gigantesque tourbillon qui engloutissaient les navires qui s’approchaient de trop près… Que va-t-il donc arriver à Datcha ??
Nous approchons de ce fameux détroit sous le soleil et avec un petit vent du nord qui nous pousse. Le courant, si nos calculs sont bons, devrait nous entraîner également. Nous commençons par voir Charybde, qui nous apparaît comme une plage  aménagée, rien de très effrayant… Scylla est en effet assez proche, mais on a largement la place de l’éviter…
au premier plan Charybde, en arrière-plan Scylla
Charybde...

Bon, cela devrait donc bien se passer… Nous nous laissons emporter par le courant, et c’est vrai que la surface de l’eau présente quelques clapots, on sent bien que les forces liquides des mers Tyrrhénienne et Ionienne s’affrontent, mais pour l’instant, pas de quoi faire chavirer un bateau en papier ! Peut-être qu’aujourd’hui le principal danger à éviter serait les très nombreux ferrys qui traversent le détroit entre Messine (en Sicile) et Reggio de Calabre en face.  Nous entrons dans le port de Reggio pour prendre de l’essence, et justement le vent se lève. L’approche du ponton du carburant, et surtout le départ, nous vaut quelques sueurs froides, et tout cela pour rien, car la station était fermée ! Il est vrai que ce passage du détroit se déroulait trop facilement, il fallait bien pimenter un peu !
Le vent plus fort donc nous aide à pousser vers le sud, alors que désormais nous affrontons un courant contraire. Dès que les rives s’élargissent, le vent tombe net ! C’est vrai que c’est surprenant…
Nous terminons la journée en tentant d’entrer dans la soi-disant marina la plus proche (Saline Ioniche) mais l’entrée est bouchée par un banc de galets, et nous passons la nuit à l’ancre devant la plage proche. Heureusement le vent de terre est faible…

Saline Ioniche
Etape suivante à Roccella Ionica, dont nous retiendrons essentiellement la pizzeria qui vend des pizzas au mètre !






Capo Spartivento, sous les doigts de pied






Lundi 19, nous décollons très tôt pour traverser le Golfe de Squillace (« l’imprévisible ») qui n’a pas failli à sa réputation en nous offrant un beau grain !
l'orage arrive

Quelques émotions… et nous nous faufilons dans le tout petit port de plaisance de Le Castella, très bien abrité.
trouvez datcha

C’est là que nous avons passé 3 jours en attendant que le vent se calme pour traverser vers la Grèce ! Maintenant que les cours du CNEd ont été récupérés  à Crotone,  plus de bonne excuse, l’heure de la rentrée a sonné ! D’ailleurs il pleut… ça sent l’automne, même ici !

La Calabre (le peu que nous en avons vu) ne nous laissera pas un souvenir impérissable, avec ses stations balnéaires désertées. Nous sommes donc moins tristes de quitter l’Italie, et commençons à rêver de petites îles ioniennes…






















C’est  le dernier CIAO, CIAO de la saison, avec toute notre amitié et notre affection, et un gros, gros bisou pour Alexis dont on a bien pensé à l’anniversaire hier !

1 commentaire:

  1. Chers amis,

    Nous suivons vos pérégrinations avec assiduité et avec quelque envie, avouons-le. Juliette a reçu la carte de Louise et a été très touchée. La rentrée était un peu difficile : "maman, je ne joue avec personne car Louise n'est pas là." Comme il est tard je ne m'éternise pas ce soir. Simplement un gros bisou de Juliette, qui a tout de même fait une bonne rentrée avec sa chère Mademoiselle Mathilde.
    Bon voyage !
    Catherine et Michel and co

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