jeudi 31 mai 2012

Bienvenue à bord de l'agence de voyage Datcha !


Dobar Dan ! (c'est le seul mot croate que nous réusissons à prononcer !)

Presque deux semaines que nous musardons dans l'archipel croate, merveilleux plan d'eau avec une multitudes d'îles, de superbes mouillages, des villes médiévales bien conservées et de très belles balades. Ce qui nous frappe depuis notre arrivée en Croatie, c'est la quantité de marinas ultra-modernes et bien équipées et aussi le nombre de (beaux en général) voiliers que l'on croise. Jamais nous n'en avons vu autant ! C'est en Croatie que se trouvent la moitié des bateaux loués en Méditerranée. Enormément d'équipages allemands, autrichiens (qui se sentent comme chez eux), anglais, russes,... Nous nous sentons presque perdus dans la masse... tout en trouvant chaque soir la tranquillité dans des mouillages choisis avec soin par Henry. Pas une seule marina en 15 jours... et pas non plus un seul mouillage payant... nous sommes contents de cette "performance" qui ne correspond pas à ce que nous avions lu sur la Croatie.

A terre, les merveilles à visiter ne manquent pas, mais là encore nous avons surtout vu des endroits très touristiques, et nous n'avons pas réussi à rentrer en contact avec des Croates, ce qui nous a manqué. Ceux-ci sont hyper-organisés, ont un réel sens des affaires, ils sont très travailleurs (les horaires des magasins sont très élastiques, à 7 h tout est ouvert, jusque tard le soir) mais, sans doute du fait de la masse de touristes, on ne les a pas sentis particulièrement ouverts...
Voilà une sélection choisie par les filles de ce que nous avons vu. Cela rappellera sans doute des souvenirs à pas mal d'entre vous, et donnera peut-être des idées de voyage aux autres !

MLJET

une petite île au sud, parc naturel pour une grande part, très boisée, vallonée, peu construite, superbe !







un paradis pour les cyclistes
à l'assaut d'une ancienne basilique chrétienne




HVAR

une autre île, dont la capitale est le "St Trop" local, mais aussi une petite ville au charme fou !













TROGIR

 Datcha trouve là son meilleur emplacement sauvage, le long du quai du chenal autour de l'ilôt où se trouve la ville ancienne.

nous passons là 5 nuits super tranquilles.


vous avez reconnu St Pierre


à Trogir, les enfants naissent dans les choux


nous pourrions vous montrer toutes les sculptures du portail de la cathédrale, un chef d'oeuvre 


mais nous vous emmenons faire un tour au marché







dedans, c'est une sorte d'épinard


une des spécialités de ces îles, la lavande



SPLIT

un de nos coups de coeur ! l'ancien palais de Dioclétien a été progressivement investi par les habitants, et on se promène aujourd'hui dans un dédale où l'on retrouve une colonne romaine soutenant un chapiteau médiéval et un porche Renaissance, le tout très vivant, contrairement à Dubrovnik








KRKA


et pour terminer, un peu de verdure ! superbe balade autour de la rivière Krka (comment voulez-vous prononcer cela ?!) avec des cascades assez impressionantes

la balade part de Skradin






 

Le prochain post partira d'Italie où nous partons demain, ciao, ciao !

jeudi 24 mai 2012

Quelques clichés dalmates

les cirés sont de sortie

La semaine dernière a passé encore une fois beaucoup trop vite... peu de miles parcourus, météo incertaine oblige, mais de très bons moments surtout grâce à la présence "d'étrangers" au sein de Datcha...
au large de Dubrovnik

eh oui, Christophe T. nous a fait le grand plaisir de nous rejoindre pour quelques jours ! ça en fait du monde sur Datcha, mais la cohabitation se passe bien. Philippe et Christophe ont en commun le goût du voyage, de l'histoire et... autre chose, avez-vous remarqué ??!

Après deux nuits (dont on se souviendra car l'ancre a dérapé 2 fois, panique à bord !) à Cavtat, charmante petite localité à quelques miles de Dubrovnik, nous nous rapprochons de l'antique Raguse pour la visiter plus facilement.

Mais hors de question de laisser 100 € par nuit à la marina officielle, et c'est donc dans la rivière juste derrière  la marina que nous jetons l'ancre, tranquilles au milieu des roseaux et des cygnes, tout en profitant sans vergogne des douches luxueuses... ça vous étonne des Destremau ??


Les visites de Dubrovnik nous laissent un peu sur notre faim : trop de touristes, ville-musée, trop bien "refaite" à la suite de la guerre, nous faisons les difficiles, tout en admirant la magnificence des monuments.
l'incontournable tour des remparts, profitant de quelques heures de soleil




C'est maintenant l'heure de se séparer de Philippe, un compagnon de navigation hors-pair ainsi qu'un hôte exquis. A bientôt à Nantes pour échanger des souvenirs  !

Nous quittons Dubrovnik pour atteindre Ston, un peu plus au nord sur la côte, par une navigation paisible.

Christophe est heureux de se retrouver sur l'eau

Etonnant le dessin des murailles de Ston, qui tenait sa richesse très importante de ses salines, parait-il les plus anciennes de Méditerranée.


Nous y passons 3 bonnes nuits au mouillage, malgré la bora (vent du nord) qui y souffle fort.

Jeudi 17 mai, nous louons 2 voitures pour explorer la région.
Une première journée à Korcula, jolie petite ville médiévale, capitale de l'île de Korcula, où serait né Marco Polo.



Un ami italien de Christophe, Toni Savignano, s'est joint à nous et nous régale par sa vivacité et ses plaisanteries, pas mal pour 88 ans.



Rose et Toni s'entendent comme larrons en foire.

Sur le bateau, le soir, les 40 ans d'Astrid sont fêtés dignement !



Même Toni est monté à bord !


Le lendemain, ayant découvert que Ston est tout près de la Bosnie, nous décidons de nous rendre à Mostar. Après les passages de frontières, halte sur le chemin à Medjugorge, lieu d'apparitions mariales qui fait plonger dans le passé proche et mouvementé de la région, et où la ferveur des croyants du monde entier nous a touché.

Le pont de MOSTAR, ce nom nous l'avons entendu des centaines de fois sur les ondes durant notre jeunesse, symbole des combats et des destructions pendant la guerre de l'ex-Yougoslavie, mais nous n'avons aucune image en tête et ne savons pas du tout pourquoi ce pont est aussi fameux. Les faubourgs de la ville sont très laids, comme dans n'importe quelle ville moderne occidentale, mais quand nous approchons du centre, c'est un fantastique voyage dans le temps et dans l'espace, nous sommes transportés en Orient ! Mosquées, hammam (plus en activité), architecture des maisons témoignent du passé ottoman de la ville.


LE pont, construit par les Turcs, enjambe la Neretva très élégamment et audacieusement avec son "dos d'âne" parfait. De très nombreux touristes se pressent dans les ruelles qui y mènent (un peu Dysneyland, tu as raison Christophe) mais finalement c'est très rassurant de voir la vie qui a pris le dessus. On s'étonnerait presque d'imaginer la violence des combats quand on voit la gentillesse des Bosniaques (on ne peut s'empêcher de comparer avec les Croates, qui n'ont pas le sourire facile).


Le pont, entièrement détruit il y 20 ans par une coalition entre croates et musulmans (inextricables Balkans...) a été magnifiquement reconstruit par des architectes et ingénieurs qui ont, parait-il, visionné le film de la destruction pour retrouver les pierres d'origine.

la rive orientale


autre attraction pour les touristes : les plongeurs, ou plutôt sauteurs, du haut du pont, impressionnant !



Sortons les mouchoirs, Christophe doit regagner ses pénates parisiennes...


un dernier tour dans Ston...


un dernier petit-déjeuner ensemble...

et nous faisons les adieux à Christophe et Toni. Merci encore Christophe d'être venus, c'était super, et Toni, promis nous viendrons vous voir à Naples !

mercredi 16 mai 2012

Comment peut-on être monténégrin ?


                    Lorsque jeudi dernier, 10 mai, nous avons fait nos premiers pas sur le sol monténégrin,  nous igniorions absolument tout, avouons-le, de ce territoire européen (tout juste si nous savions que le Monténégro était indépendant, impossible de retrouver le nom de sa capitale…), et avec , en plus, du coup, des préjugés pas forcément très positifs…. Nous avons donc été stupéfaits de découvrir un pays indépendant, civilisé, moderne,  organisé, où l’on utilise l’euro… avec des habitants aimables, courtois, s’exprimant en anglais, des magasins très bien achalandés,… honte sur nous d’une telle ignorance…, mais les voyages sont justement faits pour cela !


Mais avant de raconter ces quelques jours en Syldavie, pardon en Illyrie, il faut évoquer le trajet pour y arriver… pas un très bon souvenir ! Mercredi matin 9 mai, aux aurores, nous quittons la petite crique de S. Stefanou, au nord de Corfou (notre dernière nuit en Grèce, snif !)) pour remonter toujours plus au nord en Adriatique. Nous prévoyons de longer  la côte albanaise sans nous y arrêter, faute de temps, bien que le pays soit aujourd’hui ouvert au tourisme et que cela nous aurait beaucoup intéressé. Le vent qui vient, comme la plupart du temps dans la région, du Nord, n’est pas trop fort dans la journée de mercredi et nous permet d’avancer pas mal, avec une mer peu formée. 

En fin d’après-midi, alors que nous entrons dans le canal d’Otrante (la distance la plus courte entre l’Italie et l’Albanie),  la mer s’agite et le vent se renforce, ce qui veut dire pour les non-initiés, que d’une part nous ne pouvons plus respecter la trajectoire la plus courte et donc nous rajoutons des miles en tirant des bords, mais en plus que le bateau gîte et s’agite… Il faut croire que la tribu Destremau avait perdu ses réflexes voileux avec ces dernières journées très paisibles du point de vue navigation, car TOUS nous sommes MALADES, c’est l’horreur (seule Louise peut revendiquer une fois de plus d’être la seule à ne pas avoir nourri les poissons…) ! Heureusement, Philippe est l’homme de la situation et, devant notre état pas très glorieux, il refuse que nous partagions les quarts de nuit et reste éveillé jusqu’au lever du jour. Chapeau, Philippe, et surtout un grand merci, à nouveau ! Au matin, la météo est plus calme et nous avançons bien pour atteindre en début de soirée le port de BAR, au Monténégro donc.


                                          inédit, l'association cèdre + palmier

Une fois Datcha amarrée dans la grande marina (où se trouvent, premier étonnement, de nombreux beaux voiliers), quelle autre surprise de rencontrer « nos » premiers Monténégrins, en l’occurrence des Monténégrines : grandes, blondes, yeux bleus en amande, pommettes hautes, (désolé, pas de photo !) pas de doute nous avons bien quitté la Grèce, et, de plus, comme elles roulent les « rrr », on a plutôt l’impression d’être en Russie ! Quel dépaysement en quelques heures de navigation ! Bienvenue chez les Slaves du Sud !

                                          le dîner réparateur


                                          l'architecture reste bien soviétique

Avec l’arrivée sur la côte dalmate, autre nouveauté : les démarches administratives à respecter. Alors que durant les 2 fois 5 semaines passées en Grèce nous avons eu très peu affaire aux autorités (il faut dire qu’Henry a l’art de les fréquenter le moins possible…), impossible désormais d’y échapper, on ne plaisante pas avec ça, le passé communiste y-est-il pour quelque chose ?
Rencontre donc avec le représentant de la capitainerie, un colosse charmant, et les douaniers et policiers, moins avenants mais efficaces. Et encore une différence : les Monténégrins ont vite compris la manne que représentent les plaisanciers, et les tarifs des marinas et autres droits de navigation sont très élevés ! On va finir par regretter le laisser-aller grec, qui avait ses avantages !

                                                    avant de repartir, on astique : lessive,


                                          vaisselle,... tout le monde s'y met !




En longeant la côte depuis Bar, nous comprenons le nom de ce pays, le relief est très élevé avec beaucoup de forêts de pins sombres.  Nous commençons à nous renseigner sur ce petit pays, indépendant depuis 2006, suite à un référendum.  On s'interroge sur ses liens avec la Serbie voisine qui du coup a perdu son accès à la mer...

une petite chapelle isolée sur un rocher au large


Le littoral est absolument superbe, mais se construit à grande vitesse, nous dit Philippe qui est venu il y a quelques années.

Philippe nous propose de nous arrêter pour la nuit à un mouillage « de rêve » dont il se souvient avec émotion… Quelques heures plus tard, nous approchons la belle baie de Buvda, où la petite cité médiévale a tendance à disparaître au milieu des constructions récentes, ce qui surprend Philippe, mais l’endroit reste très agréable et nous nous éloignons du port pour jeter l’ancre loin des rabatteurs qui réclament un droit de mouillage. Non mais, c’est mal nous connaître ! Autre étonnement : la plage est bondée, avec de la musique « à fond », les Monténégrins seraient-ils en perpétuelles vacances ?!


Après le bain de mer, nous faisons un bain de foule, ce qui permet à Henry d’étudier de près la jeunesse locale, qui a visiblement un certain culte du corps… Un jeune nous donne l’explication : c’est le rassemblement des étudiants en médecine de Croatie, Bosnie, Slovénie, Monténégro,…  qui passent quelques jours « sport-études », intensif apparemment ! Intéressant de voir que les liens sont toujours forts entre les anciens pays de la Yougoslavie.

 
Datcha au mouillage au loin


Petite balade autour et dans la vieille ville, entièrement et bien reconstruite après le tremblement de terre de 1979 qui a dévasté toute la région. C’est là où Philippe s’aperçoit que nous ne sommes pas là où il pensait nous emmener, S.Stefano est en effet à quelques miles… tant pis, Budva nous va très bien !





Le lendemain, nous partons tôt afin d’arriver vite à un des « must » de la Méditerranée, dont nous rêvons depuis des mois : les Bouches de Kotor !
En approchant de la passe relativement étroite, on commence à voir tous les bastions qui gardeaient ce port naturel géant, utilisé militairement par l'Autriche-Hongrie puis par la Serbie et aujourd'hui par le Monténégro.

                                          bleu sur bleu

les ouvrages militaires


                                          Philippe observe en connaisseur

                                          James Bond va-t-il s'échapper ?

                                                    tout ceci laisse Violette indifférente, plongée dans Jules Verne...

                                          tandis que Rose s'active pour préparer le déjeuner

                                après la première baie, un autre chenal de plus en plus étroit

                                          nous apercevons le golfe suivant, encadré de hautes montagnes

                              deux petites îles, une naturelle avec un monastère, fermé aujourd'hui

                            et l'autre créée paraît-il avec des épaves de bateaux piratés !

Notre Dame de la Roche, dont le musée contient une collection de peintures représentant des bateaux naufragés

                                          photo de famille


et maintenant nous sommes à Kotor, tout au fond de la dernière baie.

visite de la cité ancienne, la cathédrale. au Monténégro nous revenons en territoire plus catholique.

                                     pas sûr que nous nous mettions au "monténégrin"

nous nous pâmons devant les étalages de charcuterie, sevrés que nous sommes de saucisson depuis des mois !

                                          la Skoda antique cohabite avec la Skoda moderne

                                           vue des murailles, Datcha au mouillage !

                                             Venise a été très présente dans la région bien sûr

                                          la vue est spectaculaire, à l'image de ce lieu unique

nous redescendons par un autre chemin, d'où l'on voit aussi les murailles

Dimanche après-midi, nous repartons du fond des Bouches.


peut-être un navire-école

halte dans un port près de l'entrée des Bouches, pour faire les formalités de sortie du territoire.


Nous avons prévu de passer la nuit au mouillage dans la première crique en Croatie, Mulato.  En arrivant, nous filons à terre pour voir s'il est possible de prendre une douche. Une jeune fille du camping nous accueillent très aimablement, puis elle revient nous voir en courant en nous disant qu'il faut absolument aller au port plus loin sur la côte si nous ne voulons pas avoir une amende salée. En effet un sémaphore est installé sur la colline qui domine la baie, et c'est certain qu'ils nous ont vu débarquer "sans papier". Par ailleurs, le ciel voilé et pommelé depuis le matin ne présage rien de bon, et nous filons dare-dare vers Cavtat (15 miles) où nous arrivons à la nuit, juste avant que le vent ne se lève !


A bientôt !