samedi 29 octobre 2011

La dix-neuvième île depuis le départ !

Samedi 22 octobre, les cousins viennent de partir, nous sommes en plein nettoyage du bateau. Vient alors nous voir un équipage de français (un couple + un jeune Oscar) que nous avions déjà rencontré à Galaxidhi. Ils annoncent du vent de plus en plus fort et de la pluie pour les jours qui viennent... et disent rester quelques jours à la marina, ce qui ne correspond pas exactement à notre envie...
Serait-ce un oiseau de mauvais augure ?
Après consultation de plusieurs sites météo par Internet (GRIB / WINDFINDER / POSEIDON, on aime bien avoir plusieurs avis dans ces cas là), nous estimons qu'il est possible d'avancer par étapes vers l'Est.  Il y a plusieurs îles sur le trajet vers la Turquie, et nous avons envie d'avancer.

Petite étape le lendemain, nous mouillons devant Anafi, dernière île des Cyclades au SE, gros caillou aride, sans un seul arbre. Au village en hauteur, tout nous paraît vide et d'autant plus coupé du monde qu'il n'y a pas eu de ferry depuis quelques jours. C'est très glauque... Nous rencontrons trois suisses très sympas, qui passeront la nuit à côté de nous et nous confirmeront la météo favorable pour avancer le lendemain matin.


c'est juste du saucisson qui vient effleurer la tête du capitaine

Etape suivante à Astipelaia, en forme d'aîles de papillon, notre première du Dodécanèse, un groupe de 12 îles au SE de la Mer Egée.  En visitant le kastro vénitien qui domine la ville principale, une équipe de tournage d'un documentaire repère les filles et leur demande de tourner  une petite scène dans l'église. Amusant de découvrir le travail des différents membres de l'équipe, les filles se prennent au jeu, on verra si elles passent à la télé !
Le lendemain après-midi, mardi 25 octobre, nous abordons KOS, après une navigation assez ventée où Henry s'est bien amusé à régler les voiles arisées, les filles étant super à l'aise et Astrid un peu moins...


les gilets ne sont pas là que pour rassurer les grands-parents, ça bouge un peu quand même !
 Nous avons pris quelques jours pour visiter cette île très verte et fertile.
Super balade jusqu'au point culminant de l'île, les filles grimpent comme des cabris, Violette en tête !




 C'est à Kos qu'est né Hippocrate, un des pères de la médecine, et on peut voir un superbe platane au pied duquel  Hippocrate aurait enseigné. 



On visite également l'Askleipion, centre de cure thermale dans l'Antiquité, choisi pour la beauté de son site qui jouerait sur la guérison des patients ! On y analysait aussi les rêves des curistes.




magnifique lumière d'automne


Nous avons donc passé 5 semaines de rêve en Grèce. La Turquie est désormais toute proche, à un jet de pierre, et nous y allons dès demain. On est tous sur les starting-blocks à l'idée de passer du temps sur la côte turque, vantée par tous les voiliers que nous avons croisé.

En guise de conclusion sur la Grèce, et sans commentaire de notre part, voici un échantillon (on en a des dizaines) des photos prises de tous les panneaux annonçant la participation financière de l'UE pour différents projets (immeubles, marinas, restauration du patrimoine, éoliennes,etc...)...
















vendredi 28 octobre 2011

De la part de Catherine et Francis

Il est difficile d' atterrir après avoir navigué pendant 12 jours dans les Cyclades avec vous six !
Vous nous avez fait rêver d'un bout à l'autre..
Que dire en plus du superbe blog réalisé surtout par Astrid ? il n' y a rien à ajouter aux données historiques, géographiques, artistiques que contient ce blog...
Superbe itinéraire à partir d' Athènes, le cap Sounion, les îles de Kea, Syros, Delos, Mykonos, Naxos, Paros, Schinoussa puis Santorin que l'on ne pourra oublier !..  les maisons blanches sur fond de ciel bleu, les villages perchés sur les falaises, l'austère lave et les fumerolles du volcan de Santorin, les villages entiers de marbre blanc, la gentillesse des autochtones, etc...
Bravo à Henry pour ses mouillages toujours bien choisis par leur calme et à l'écart du tourisme, leur bonne protection des intempéries, leur précision d'approche...
Bravo à Astrid pour sa disponibilité malgré ses tâches multiples de navigatrice, d'enseignante, de mère, d'épouse, d' hôtesse, de cuisinière en chef !
Bravo à Marguerite, Violette, Louise, Rose pour leur joie de vivre, leur adaptabilité à cette vie à bord et leur accueil pour l'oncle et la tante venus s'immiscer dans la vie familiale...
Pour tout cela nous vous remercions encore de ces bons moments familiaux partagés et vous embrassons tous affectueusement !
Et nous attendons avec impatience maintenant la suite de votre voyage par les séquences suivantes du blog, en espérant que vous allez continuer à vivre tous les six d'autres moments merveilleux !
 
 

Santorin, comme sur les cartes postales (du 20 au 23 octobre)

Comment qualifier Santorin ?? Unique au monde, spectaculaire, inoubliable, fascinante, les adjectifs manquent pour décrire l'île la plus méridionale des Cyclades.  En approchant, ce sont d'abord les couleurs qui frappent : la terre est noire, rouge, des couleurs étonnantes qui contrastent avec le bleu de la mer et du ciel, et le blanc des maisons.









Ensuite, quand Datcha entre dans la rade, tous nous ressentons une sorte d'éblouissement devant un tel décor.




Nous naviguons en fait dans le cratère submergé du volcan. Les hautes falaises de l'île principale, Thira, se dressent et forment une sorte de croissant, avec au large un ilôt qui correspond également à un des bords de l'ancien cratère et au milieu de la baie, deux ilôts plus petits, de cendre et de lave noire. Il y a environ 3500 ans, une explosion disloqua Santorin qui était alors couronnée par un volcan dont le sommet culminait entre 1000 et 1800 m selon les estimations. La mer pénétra par une brèche, tandis qu'un nuage de cendres et de pierres ponces s'abattait sur près de 40 m d'épaisseur. Le volcan se réveilla plusieurs fois depuis... Certains pensent que Thira correspondrait à la légende de l'Atlantide, racontée en premier par Platon.





Aujourd'hui, c'est l'île la plus visitée des Cyclades. Un demi-million de touristes viennent du monde entier, c'est ahurissant, vue la taille de l'île ! En été, il y a jusqu'à 14 immenses paquebots dans la rade ! Des mariés japonais viennent se faire photographier dans ce paysage de rêve, on entend toutes les langues, une vraie tour de Babel !


Mais cela n'enlève rien à la beauté stupéfiante des lieux. A la fois on a  une impression  de déjà-vu ("Maman, c'est la photo en couverture du guide !") , et en même temps on pourrait contempler indéfiniment une telle splendeur.














En revanche, l'endroit est très inhospitalier pour les voiliers car les profondeurs sont de 400  à 500 m dans le cratère, et donc inenvisageable de jeter l'ancre ! Heureusement, Henry trouve chaque nuit  pour Datcha une bouée.



La deuxième nuit, nous dormons tout près de Néa Kammeni. L'eau a des reflets jaune sulfureux, et toute la nuit on entend des bouillonnements qui remontent à la surface... très détendant !




Du rivage, pour atteindre les maisons, cela grimpe raide ! Le premier jour, nous nous entraînons avec un premier escalier effondré à mi-parcours...







puis un autre encore plus raide...





et le lendemain, vers la ville de Thira, un escalier de 587 marches que nous gravissons à pied bien sûr, pitié pour les mulets !










Nous faisons ensuite le tour de l'île par le sud pour atteindre l'unique et petite marina de Vlihada, d'où Catherine et Francis vont rejoindre l'aéroport vers Athènes. C'était très sympa d'élargir un peu le cercle familial pendant quelques jours.
Grâce à Catherine, les filles se sont lancées dans la broderie, elles vont bientôt attaquer leur trousseau !





Et Rose ("Miss BOBO") a pu avoir une consultation quotidienne grâce à Francis !

Le match Naxos contre Paros (du 15 au 19 octobre)

Chère famille, chers amis,

Quelle est notre île des Cyclades préferée ? Difficile de choisir, à chaque fois que nous atterrissons sur une nouvelle île, elle nous apparait comme un nouveau petit paradis...
Pour deux d'entre elles, situées au centre des Cyclades, toutes proches l'une de l'autre (selon Henry, les 2 capitaines des ports peuvent se faire coucou !) et d'ailleurs rivales au cours de l'Histoire, notre coeur balance, alors à vous de juger !

NAXOS

Naxos est l'île où Thésée abandonna Ariane, revenant de Crète vers Athènes. Avec l'aide d'Ariane, Thésée avait pénétré dans le labyrinthe et tué le Minotaure, demi-frère d'Ariane. Ariane aimait Thésée qui semblait l'aimer également. Ils quittèrent la Crète et la première île où ils débarquèrent fut Naxos. On ne sait exactement pourquoi Ariane fut abandonnée. Thésée, au comportement décidément étrange, continua sa route, mais il oublia de mettre les voiles blanches comme  lui avait demandé, en cas de victoire, son père Egée. Ce dernier, désespéré, se jetta à la mer qui porte désormais son nom...

Naxos est la plus grande île des Cyclades, montagneuse et fertile. Elle devint la capitale d'un duché vénitien à la suite de la prise de Constantinople (1204) et l'on peut toujours admirer la vieille ville médiévale surmontée du "Kastro".






que comprendre ??



Une des belles demeures est toujours occupée par Nikos, le descendant d'un croisé, français en l'occurrence (de la Roche, transformé en Della Rocca), qui continue à faire vivre le patrimoine familial en organisant des soirées musicales. Nikos (comme il se doit !) reçoit très bien, offrant à volonté la dégustation des vins de l'île (merci à Dionysos !), et raconte l'histoire de son île entre deux morceaux de danse et musique. Si vous vous rendez sur le site (naxosfestival.com), peut-être verrez-vous des photos de nos filles !
 

Ce fut donc une excellente soirée, qui nous a bien réchauffés car dehors c'est la tempête, le vent du nord (on ne sait plus si on doit l'appeler "meltem" qui souffle normalement les mois d'été) est déchaîné et il fait froid ! Les filles réclament  pyjamas et couettes, Francis et Henry doublent les aussières  pour bien accrocher le bateau dans le port. Cela n'empêche pas les a-coups violents toutes les 2 minutes à peu près, le bonheur !

Dimanche matin, nous allons à la messe dite par l'évêque dans la cathédrale catholique, petite église avec de très belles icônes comme il se doit. On saisit quelques mots au passage, les mots "krisis" et "ekonomik" reviennent plusieurs fois pendant le sermon... Emouvant d'imaginer que les premiers chrétiens parlaient grec.

Le mauvais temps ne nous fait pas reculer devant une expédition dans le centre de l'île. Nous prenons le bus jusqu'à Apiranthos, petite bourgade toute de marbre.



Le marbre est partout, même sur une grande partie du chemin qui nous mène au bout de plusieurs kilomètres jusqu'à une rustique église byzantine où l'on devine quelques fresques.
















Le coup de vent passé, nous quittons Naxos mardi matin 18 octobre pour aller juste en face au petit port de Naousa au nord de l'île de Paros.

PAROS

Il n'y a plus une brise, Eole est épuisé après avoir tant soufflé, et c'est au moteur, sous le soleil, que nous abordons la très jolie baie Naousis.


le petit port vénitien de Naoussa

Yanis, le capitaine nous accueille en nous disant qu'il n'y a pas de frais de port car c'est la grève ! Est-ce vraiment une bonne nouvelle en fait ? car qui dit grève, dit pas de ferry, or Henry a pris son billet pour être à Paris jeudi, et les cousins aimeraient rejoindre Istanbul... 



Nous allons l'après-midi dans la "capitale" de l'île, Paroikia, pour nous renseigner et visiter. Nous tombons sous le charme de cette très jolie ville bleue et blanche, où le marbre est omniprésent. Le marbre de Paros est le plus réputé entre tous, sa pureté et sa blancheur sont exceptionnelles. La "Victoire de Samothrace", la frise du Parthénon et bien d'autres joyaux de l'Antiquité ont été taillés dans ce matériau, réputé très difficile à travailler. A Paros, le marbre fait profusion, des blocs récupérés servent dans la maçonnerie du kastro vénitien, le moindre petit escalier a des nez de marche en marbre, c'est une splendeur pour nous !










A Paroikia, il y a une des plus anciennes basiliques chrétiennes de Grèce.





le baptistère, en marbre comme il se doit, en forme de croix grecque






Petit tour dans la ville, qu'on aime beaucoup.
























Le soir, invités par Catherine et Francis, nous prenons un excellent diner dans un petit restaurant. On nous sert dans un petit pot une sorte de crème beige délicieuse. "C'est du tarama" ! Vraiment rien à voir avec ce qu'on trouve dans les supermarchés ! C'est fini, on n'en achètera plus !

Le lendemain matin, c'est ville morte, TOUT est fermé. Seuls deux cafés servent de QG aux Grecs désoeuvrés. Cela paraît très compromis de trouver un ferry.Il nous faut prendre une décision. Henry réalise qu'il doit renoncer à se rendre à Paris retrouver sa famille.  Par ailleurs, le vent n'étant pas favorable pour rejoindre la côte turque, Catherine et Francis font également une croix sur leur billet au départ d'Istanbul. Nous décidons de continuer vers le Sud des Cyclades, de viser Santorin.

Suite au prochain message ! Nous souhaitons de très bonnes vacances de la Toussaint à ceux qui en ont !