samedi 31 décembre 2011

Et maintenant on va en 2012 !


Chère famille, chers amis,

                         Voilà un Noël que nous ne sommes pas près d'oublier ! D'abord fêter Noël sous le soleil, avec 15° comme température, cela fait tout drôle (même si le temps n'est pas toujours clément au Liban, comme vous le verrez), ensuite nous avons forcément un peu chamboulé les traditions et habitudes familiales pour nous adapter à notre pays d'adoption pour 2 mois.
Nous avons eu la joie de retrouver des amis (Christophe + Nath + leurs 3 filles) en voyage dans la région ainsi qu'une partie de nos familles venue passer quelques jours avec nous et (re)découvrir le Liban : les parents d'Henry, sa soeur Blandine et ses filles, Michel, 2 des filles de son autre soeur Alix,  Ghislaine, la soeur aînée d'Astrid avec son mari et ses enfants. Quel bonheur pour les enfants et pour nos filles en particulier de se retrouver et d'être enfin en famille, il faut en profiter ! Et, les filles attirant les filles, nous voilà donc à la tête d'une petite dizaine de filles pour seulement un garçon !




Joyeux Noël !

belle brochette


Une bonne partie de la famille s'est retrouvé dimanche 25 à la messe, très belle, à l'Eglise ND des Anges de Badaro (les plus courageux étant allés à celle de minuit). Drôle d'impression en voyant les soldats armés devant l'entrée de l'église...
Puis tout le monde se réunit dans l'appartement loué de Ghislaine et François. La dinde s'est métamorphosée en "kebbé" (sortes de boulettes à la viande) et la bûche en douceurs orientales... En revanche, impossible pour les enfants de manquer l'épisode cadeaux, même si la consigne cette année était : "le moins de poids et de place possible" ! Pas de limite par contre pour les bons chocolats français, merci Grand Père et Bonne Mam !


la creche version 2011




Nous sommes répartis entre 3 appartements dans Beyrouth (2 à Achrafieh, le quartier chrétien, et 1 à Baabda en dehors), ce qui nous permet de goûter aux joies de la conduite libanaise, ils sont fous ces Libanais ! Une seule règle : il n'y a pas de code de conduite, tout est permis ! Les feux rouges sont là pour le décor, la priorité à droite inexistante, en revanche le klaxon est omniprésent ! C'est un peu comme si chacun était tout seul sur la route, mais finalement l'ensemble de la circulation est assez fluide. Henry trouve cela très amusant, comme un grand jeu où tout est permis... jusqu'à la casse, pas trop espérons ! En tout cas bravo Blandine qui s'en est super bien sortie !

Nos petits français sont d'ailleurs très choqués par la conduite des Libanais : "Pas de pitié pour les piétons !" Les enfants sont aussi impressionnés par l'aspect de Beyrouth, et la vie de cette ville. Il reste assez peu d'immeubles abîmés par la guerre, mais ceux qui restent en l'état les frappent et leur font imaginer la violence des combats. Comme depuis des décennies, Beyrouth est un immense chantier avec des gratte-ciel en construction de plus en plus grands. On a du mal à percevoir un plan urbain d'ensemble, les immeubles poussent de manière indépendante les uns des autres, beaucoup malheureusement d'habitations anciennes sont abandonnées, les Libanais préfèrent sans aucun doute vivre dans une construction moderne et clinquante... Un point positif, le quartier au centre de la ville, près de la place des Martyrs, a été superbement rénové, à l'ancienne. Mais un peu trop luxueusement, du coup l'immobilier dans ce quartier est bien trop cher pour la plupart des Beyroutins, et il semble que ce soient surtout des émirs du Golfe qui peuvent s'y installer...

le long de l'ancienne "Ligne verte", limite entre Beyrouth Ouest musulman et Beyrouth Est chrétien

la place des Martyrs, avec l'ancien cinéma et une mosquée toute neuve


"la maison jaune"
la place de l'horloge, au coeur du quartier SOLIDERE
sur la meme place, la cathedrale orthodoxe, remarquablement renovee

Henry trouve que les axes de circulation dans l'agglomération, ainsi que les indications, se sont bien améliorés, mais cela n'empêche pas des embouteillages monstrueux, "plaisir" dont nous nous passions bien depuis que nous avons quitté Paris ! Ceci est dû, cela paraît incroyable et cela révèle le manque de gestion de cette cité, à l'absence de transport en commun dans cette ville de plus d'un million d'habitants (à part un réseau embryonnaire de mini bus).
Beyrouth se présente donc à nous comme une grande métropole bruyante, polluée, aux constructions anarchiques et souvent laides, constellée de panneaux publicitaires agressifs et avec d'énormes contrastes entre les quartiers riches du centre-ville et les quartiers beaucoup plus délabrés de la périphérie.
Pour compléter ce décor peu réjouissant, ajoutez des connexions Internet pas toujours fiables et des coupures de courant très régulières !

Maintenant que nous avons donné une image pas très positive de Beyrouth... il nous reste à vous présenter ceux qui font oublier "l'enfer" de cette ville, ses habitants ! Quelle gentillesse, quel sens de l'accueil formidable, quelle chaleur humaine chez toutes les personnes rencontrées jusqu'à présent, que ce soit bien sûr les amis qu'Henry retrouve, ou bien nos voisins de quartier, ou encore toutes les personnes croisées au hasard de nos balades. Quel bonheur d'entendre parler français avec cet accent roulant et chantant (même s'il semble que la francophonie décline un peu ces derniers temps...) !


chez une ancienne voisine d' Henry

Pour l'instant (cela va changer dès la semaine prochaine... à suivre !), nous évoluons essentiellement en milieu chrétien. C'est étonnant de voir à quel point les libanais "affichent la couleur". Dans les quartiers chrétiens, il y a très souvent dans les rues des statues de Marie, ou des petits oratoires fleuris. De même, dans les boutiques, des images du Christ en croix, ou des Pieta ornent les murs. Cela correspond-il forcément à une pratique assidue ? Pas sûr... Dans la société libanaise, il est impossible d'être neutre du point de vue religieux, on appartient forcément à une des multiples communautés chrétiennes, musulmanes ou juive (17 au total !). Les Libanais entre eux savent d'emblée dire d'après le look ou le prénom à quel groupe est rattaché chacun d'entre eux. La démographie et les migrations entraînent aujourd'hui un déséquilibre en faveur de la population musulmane, alors que jusqu'au début de la guerre chrétiens et musulmans étaient à peu près équivalents en nombre. Situation difficile à vivre pour les chrétiens. Nous avons rencontré des Libanais de notre âge qui n'hésitent pas à dire qu'ils ont peur de cette emprise de l'Islam qu'ils ressentent dans leur vie quotidienne et qui leur fait craindre un nouveau conflit. L'équilibre paraît en effet si difficile à vivre...
Un couple d'amis franco-libanais vit dans un bel immeuble récent construit en limite du quartier d'Achrafieh traditionnellement très chrétien. Or, les chrétiens (des orthodoxes, des maronites et des catholiques) ne représentent qu'un tiers des propriétaires des appartements. Les deux autres tiers sont musulmans (sunnite, chiite et druze). Ils appartiennent tous à la classe moyenne (aisée), et l'entente est bonne entre eux. Serait-ce une image représentative du Liban ? Franck et Eliane ont leurs meilleurs amis qui sont sunnites et avec qui ils partagent beaucoup d'affinités, à défaut de pouvoir trinquer ensemble !
A ce propos, avez-vous vu l'excellent film d'Anne Toussaint : "Et maintenant, on va où ?" qui présente la volonté des Libanais de vivre ensemble malgré leurs différences, mais aussi les difficultés que cela entraîne. Très, très touchant...

Et maintenant, voici en images quelques une de nos expéditions à travers le pays, histoire de respirer un air un peu plus frais qu'à Beyrouth !

BYBLOS, charmant petit port au nord de Beyrouth :


la belle est toujours aussi bleue tout au fond


trop de soleil !


Louise admire les fossiles de poissons

une crèche dans la rue


batailles d'oranges


Le site archéologique de BAALBEK, dans la Bekaa, plaine à l'Est du Liban :


cela aurait pu faire la carte de voeux pour cette année


Christophe, Henry et Franck


le temple de Bacchus, excellement bien conservé



Henry fait de l'exercice


les manouchehs, la pizza locale, à l'heure du déj

les rennes du Père Noël sont arrivés dans la Bekaa


Tempête à BATROUN, petit port au nord de Byblos :





l'église Saint Etienne






Visite de TYR, autre petit port, au sud de Beyrouth. Nous y avons apprecie l'hippodrome, l'un des plus vastes et des mieux conserves du monde romain. Blandine s'est egalement sentie irresistiblement attiree par le camp de palestiniens...






du haut des gradins

Julie, une jeune etudiante en histoire


Blandine, une chercheuse CNRS en action


SIDON, au sud egalement, avec son souk typique :





un peu de culture dans l'eglise orthodoxe de Sidon

devant le chateau de la mer de Sidon

Le lendemain, merveilleuse balade dans la Kadisha, la Vallee sainte pour les maronites :








pour recueillir l'eau de source dans un des monasteres cache dans les falaises

rencontre avec un ermite tres accueillant

en marche

Nous terminons la journee sous les Cedres dans la neige :








patrimoine national !

Un grand, grand MERCI a ceux de notre famille qui sont venus nous rejoindre, nous avons passe une semaine inoubliable grace a vous ! Merci egalement pour les courriels de voeux qui nous font un immense plaisir (pardon si nous ne repondons pas tres vite...).  A notre tour, nous vous souhaitons de tout coeur une tres belle nouvelle annee, puisse t elle apporter davantage de PAIX dans le monde en general, et pour chacun d'entre nous en particulier ! Nous regrettons d'etre aussi loin, mais nous sommes bien proches par la pensee de tous ceux, amis et membres de nos familles, qui nous sont chers, avec une pensee toute particuliere pour la famille de Brice et chacun du Seneve.






lundi 19 décembre 2011

Retrouvailles avec le Levant !

Chere famille, chers amis, qui nous manquez !
Retour sur cette terre où je me sens tant d’attaches ; nous avions déjà été 2 fois avec Astrid depuis mon retour en France, mais sans les filles, je leur en parle souvent depuis quelques années et elles avaient hâte de la découvrir …
En même temps, comparé à tout ce que nous avions vécu jusque maintenant, je savais que le Liban, par sa complexité est un pays difficile à appréhender en quelques jours, surtout pour des enfants ; il est nécessaire de s’y imprégner dans la durée pour le découvrir sous ses nombreuses facettes, positives et négative, d’où notre choix d’y rester 2 mois en sédentaire.
Tout d’abord, cette agressivité visuelle de la ville de Beyrouth avec son bétonnage intempestif, sa circulation infernale, son bruit, sa pollution, son absence de trottoir pour marcher, le peu d’espaces verts, ses travaux incessants, … quel contraste violent face aux criques désertes de la cote Turque,aux beaux paysages d’Anatolie ou encore l’architecture fascinante d’Istanbul !
Nous sommes installés à Baabda, en proche périphérie de Beyrouth, un peu en hauteur, dans un appartement qui nous a paru bien plus spacieux que nos chambres d’hôtel ou de pension depuis plus de 3 semaines. Ensuite la famille (au sens large) qui nous héberge a véritablement été à la hauteur de la réputation d’accueil des Libanais. La pratique locale quasi courante du français avec cet accent chantant a su terminer de séduire les filles, surtout en débarquant dans un immeuble et quartier où elles ne passent pas inaperçues.
Ensuite exceptées quelques démarches personnelles, nous ne nous sommes immergés en famille dans la ville que 3 jours après notre arrivée (les filles devaient aussi reprendre leur travail d’école) ; le centre ville magnifiquement reconstruit, le quartier chrétien où j’avais vécu, la vie grouillante de cette ville, les quelques restes visibles de cette guerre que je peine à leur expliquer ; et surtout les rencontres soit spontanées, soit les contacts que j’avais gardé avec lesquels les échanges nous replongent dans ce pays fascinant. Des enfants des âges des nôtres, bi ou trilingues ; rien de tel pour les ouvrir à ce peuple francophone et francophile et pour les convaincre de l’intérêt des langues (elles passeront 6 semaines cet hiver dans une école d’un village du Chouf où j’espère elles initieront leur arabe). Enfin depuis notre départ un pays où elles communiquent en direct avec les enfants rencontrés (ceux de l’immeuble où nous habitons ou ceux de nos amis) !
Une immersion originale aussi : un concert de chants de Noël avec les mêmes airs que ceux de nos églises françaises, mais en langue arabe ; et oui il existe des chrétiens en terre arabe … mais nous avons quand même choisi une messe en français, petit luxe depuis 5 mois de voyage.
Des minarets moins nombreux et moins audibles dans notre quartier, mais en plein centre, une grande mosquée construite contre une église … nous tentons de leur expliquer l’histoire, les origines de cette terre si particulière où nous Français détenons toujours une si bonne notoriété.
Du Levant, nous vous souhaitons de tout cœur un très joyeux Noël !
Rose, Louise, Violette, Marguerite, Astrid et Henry

vendredi 16 décembre 2011

Bons baisers d'Istanbul ! (du 4 au 13 décembre)



 C'est du Bosphore que nous vous envoyons vite, vite quelques nouvelles de notre séjour à Istanbul avant de nous envoler dans quelques heures toujours plus à l'Est vers Beyrouth.
Nous avons eu la chance de passer presque dix jours dans la capitale historique de la Turquie, ce qui nous a permis non pas de visiter de fond en comble ( il y a tellement de richesses !) mais d'avoir un rythme "de croisière" très agréable pour visiter et aussi de ménager les petites jambes de nos chères têtes blondes.  Nous étions installés à Sultanhamet (quartier de Sainte-Sophie et de la Mosquée bleue) dans une auberge de jeunesse, le "Sultan Hostel", où nous avons encore plus rajeuni la moyenne d'âge des clients ! Une grande chambre très propre, une salle de bains digne de ce nom (ce qui n'avait pas toujours été le cas jusqu'à présent), un super buffet pour le petit-déj, bref tout pour plaire si ce n'est le fond sonore un peu élevé à notre goût (2 soirées jusqu'à 2 h du mat), mais bon, cela n'a pas empêché les filles de bien écraser, et puis, on est jeunes ou on ne l'est pas !

L'avantage aussi de passer ainsi du temps au même endroit, c'est qu'au bout de quelques jours on prend nos marques, et on commence à connaître les gens du quartier. D'autant plus qu'on ne passe pas complètement inaperçus, avec nos 4 enfants ("Elles ne vont pas à l'école ?"), en vestes de quart colorées, et nous avons donc rencontré plein de Turcs toujours aussi adorables.

Après un petit sondage chez les filles, voici ce qu'elles ont préferé à Istanbul :

- pour Rose, c'est la mémoire du ventre qui est encore la plus importante et c'est donc le goûter (chocolat chaud + pomme d'amour) offert par le portier du Four Seasons qu'elle garde comme meilleur souvenir !



- Louise, la gourmande (aussi !) a eu une idée fixe pendant tout le séjour : "quand est-ce qu'on va au souk ?" Il faut dire qu'on ne voit pas le temps passer dans le Grand Bazar, et aussi les autres marchés de la ville.  Que de tentations devant les étalages d'écharpes, de sacs, de cuirs, de serviettes de "hamam", d'objets de déco tous super jolis et qu'on verrait bien chez nous...  Sans parler des étalages d'épices, de fruits secs, de loukoums, de baklavas, comment résister ?! Et encore, on a retenu Henry devant les marchands de tapis ! Les filles ont vite repéré la rue des jouets (made in PRC) et viennent baver devant ces monceaux de gadgets colorés et écouler leurs quelques "bouzouks".





un des très nombreux caravansérails












-Violette, la mystique, a choisi  "Aya Sofia", l'immense basilique dont la coupole fut la plus grande du monde pendant 1000 ans, transformée en mosquée dès le lendemain de la prise de Constantinople par les Ottomans, et aujourd'hui le musée le plus visité de Turquie. Les mosaïques sont tout simplement divines, et font encore de Sainte-Sophie un lieu marquant du point de vue spirituel.
















- Marguerite, l'esthète, garde un très bon souvenir de la visite de la "Petite Aya Sofia", charmante église byzantine convertie également, comme sa grande soeur, sans pitié à l'Islam.


les filles sont maintenant incollables sur le mirhab et le minbar




- Pour Henry, le plus marquant fut la visite du palais du sultan, Topkapi. Est-ce pour le harem, les jardins dominant le Bosphore, les si beaux carreaux d'Iznik ??



 




- J'ai tout aimé, surtout marcher des heures dans les rues tellement animees, apercevoir la lumiere du Bosphore ou de la Corne d'Or au milieu de l'agitation frenetique de cette ville de 13 millions d'habitants et replonger dans l'histoire passionnante de cette ville.




escalier construit par les Camondo, au pied de la tour de Galata

sur le pont de Galata


prise de Taksim, Sultanhamet au loin


la Corne d'Or vue de la Sulhemaniye


un garde devant le palais de Dolmabace


Petite enigme pour finir : qui sait ou se trouve cette tete de meduse ??
un indice : James Bond, dans "Bons baisers de Russie" se promene dans ce lieu en barque...


A bientot, chers amis, chere famille, pour des nouvelles libanaises. Nous souhaitons un tres bon debut de vacances a tous les ecoliers et leurs professeurs !