vendredi 30 mars 2012

A nous la Crète !

Chacun d'entre nous a des caps à passer et des objectifs qu'il se fixe. Pour nous, ces derniers jours, le "challenge" était d'atteindre assez vite la Crète, d'une part pour permettre à Henry de faire un aller-retour en France facilement et d'autre part pour être certains de pouvoir accueillir les amis qui nous rejoignent à Héraklion dans quelques jours. Pour cela il fallait passer sans encombre cette zone toujours ventée entre Rhodes et la Crète, et surtout traverser le détroit de Karpathos qui n'est pas très large (30 miles environ) mais n'a pas bonne réputation du fait du vent et surtout de la mer qui peut s'y former.

Les sites météo ayant été consultés et archi-consultés, il semblait qu'un bonne fenêtre s'annonçait pour la journée de jeudi, avec un vent assez fort (20 noeuds environ) mais à peu près bien placé (N-NW). De toutes façons Datcha commençait à trépigner, amarré depuis 2 jours et demi dans le petit port de Kasos, à tirer sur ses aussières et faire grinçer les pare-battages, il était temps de reprendre la mer !


La navigation s'est finalement bien passée, avec un vent plus fort qu'annoncé au centre du détroit (25 noeuds) et une mer assez agitée et surtout complétement désordonnée et hachée.  L'équipage a été passablement secoué dans tous les sens, mais a plutôt bien résisté. Quant au bateau, c'est impressionnant la résistance d'un voilier aux mouvements de la mer et à la puissance du vent, il s'est très bien comporté ! Dans ces moments un peu délicats (mais tout est relatif, et il n'y avait aucun danger réel !), on ne peut empêcher l'esprit de gamberger et nous pensons alors au grand voyageur Saint Paul qui a parcouru de nombreux miles en Méditerranée, et a connu un naufrage à Malte (on en reparlera...) Il faut dire que les conditions de navigation n'avaient rien à voir ! En quelques heures nous sommes au large du cap Sideros où nous envisageons de nous arrêter pour passer la nuit au mouillage, mais devant le peu d'abri sûr, nous choisissons de continuer vers le port de Sitia, sur la côte Nord de la Crète.
Petit passage un peu délicat pour contourner le cap en slalomant entre les récifs, avec une mer formée et un vent dans le nez. Mais Henry nous sort rapidement de là et deux heures plus tard nous entrons dans le port de Sitia, où nous nous amarrons entre un petit voilier et un bateau de pêche. Quel bonheur d'être là et surtout quelle quiétude ! C'est incroyable de passer ainsi aussi rapidement d'une situation pas très confortable, loin s'en faut, à la sérénité absolue !   

Henry peut maintenant prendre son billet pour Paris, et réserver une voiture pour explorer cette nouvelle île, découverte pour toute la famille.

Et déjà nous sommes séduits par les paysages, très vallonés, avec des gorges encaissées, des petits villages perdus, des chapelles à tous les détours, d'immenses tapis d'oliveraies et des plages de rêve.







                                                Xerokambos, côte Est


                                ça c'est juste avant la chute dans le petit bassin d'eau de mer...

Marguerite et Violette attendent les réponses au quizz Egypte jusqu'à la semaine prochaine !


                                     Plage et palmeraie (unique en Europe) de Vaï, à l'Est de l'île.

           
             A bientôt pour la suite de la découverte de la Crète !

mardi 27 mars 2012

"Là où les arbres poussent à l'horizontale" !

                                               "Là où les arbres poussent à l'horizontale" !

Depuis lundi après-midi, 26 mars nous sommes bien installés au fond du petit port de Kasos, une minuscule île, la plus au sud du Dodécanèse, au Nord-Est de la Crète. Tellement bien installés que nous ne savons pas quand nous allons en repartir !


Le vent est souvent fort dans la région située entre Rhodes et la Crète, et voilà la météo pour les jours à venir :

plus c'est rouge, plus ça souffle... pas très engageant donc !

Nous avons quitté la ville de Rhodes dimanche matin, tôt, par un temps superbe (et pas de vent !) pour aller jusqu'à Chalki, un tout petit îlot à l'Ouest de Rhodes. Notre intention est de rejoindre la Crète par petites étapes, si possible avant la fin de la semaine... car Henry aimerait beaucoup participer à la fête pour les 100 ans de sa grand-mère paternelle, on verra  !

Chalki, 150 habitants, est un gros caillou escarpé, aride, avec un petit port trop mignon !

Les maisons, colorées, sont toutes plus mignonnes les unes que les autres, un vrai décor de théâtre.

Datcha trouve sa place au milieu des bateaux de pêche.


Les filles vous présentent la pêche du jour, des oursins, pas de quoi faire un dîner malheureusement !


Petit tour à la chapelle...

...et le soir, bonne surprise, cinéma pour tout le monde ! Un prof de littérature grecque, Stéphane, organise des scéances tous les samedi soir, et ce soir c'est un film en français : Le Havre (du finlandais Kaurismaki), "spécial" mais intéressant.
Stéphane nous parle de sa vie à Chalki, dont il n'est pas originaire mais où il a été envoyé car personne ne voulait y aller ! Son salaire est passé de 1000 à 600  € depuis la crise. Le collège de Chalki compte...15 élèves et 15 professeurs ! On n'est pas certain de la logique financière de l'opération...

Le lendemain matin, sitôt le petit-déjeuner avalé, nous reprenons la route pour atteindre l'étape suivante : le nord de Karpathos, où nous visons un mouillage. Le vent se lève, du Nord-Ouest, donc parfait pour nous. Bonne navigation, sur une mer plate, on peut donc envisager de travailler un peu !

A l'approche de Karpathos, l'île nous cache le vent et nous allumons le moteur. Henry trouve qu'il fonctionne bien mais que le bateau ne va pas aussi vite que d'habitude... et après s'être penché à l'arrière, il dégage un grand morceau de bâche en plastique coincé dans le gouvernail, puis un autre morceau dans l'hélice... qui a dit que la Méditerranée était polluée ?

Un passage un peu délicat nous attend maintenant : nous voulons passer dans un chenal étroit entre le nord de Karpathos et un îlot plus au nord. Or le Guide nautique ne garantit pas la profondeur, et la carte électronique n'est pas très précise... Un peu d'adrénaline donc, cela faisait longtemps, quand nous nous engageons dans un goulet avec un vent fort qui vient d'en face par rafales.




OUF, il y a moins d'1 m d'eau sous la quille, mais ça passe ! Nous avons ainsi gagné un peu de temps pour atteindre plus vite le mouillage de Tristoma. Là encore, un peu d'appréhension, car la description n'est pas très précise dans le Guide, et nous espérons être bien à l'abri car il n'y a guère d'autres possibilités de s'abriter sur cette longue île battue par les vents, le port principal étant situé au sud-est de l'île, donc loin de là où nous sommes !


L'entrée de la calanque est très étroite, heureusement il n'y a pas de mer, et pas trop de vent !

en regardant vers l'Ouest, vers l'extérieur, l'entrée de Tristoma, barrée par 3 rochers

ça y est,  on est rentrés, on se sent déjà plus en sécurité, maintenant il faut trouver le meilleur endroit pour jeter l'ancre.

ce sera finalement dans une petite anse au nord-est de la calanque, où nous espérons être le mieux protégé du vent d'ouest qui monte !

L'endroit est merveilleux, complètement sauvage et isolé, un petit air de Patagonie, vous ne trouvez pas ?

Nous débarquons pour explorer le fond de la petite baie. Quelques maisons plus ou moins en ruines, une minuscule chapelle, un vieux moulin, une atmosphère de fin du monde qui nous ravit...




Incroyable, Tristoma, ce bout du monde qui n'est pas relié par la route au reste de l'île, est habité !
Ce petit couple vit toute l'année dans une petite maison très rustique, à 1 h 30 en bateau du village le plus proche. Cela nous va de ne pas nous savoir tout seul, on n'est pas prêts pour naviguer en Terre de Feu !

Apercevez-vous Datcha au loin ?

La nuit ne fut pas des meilleures, notre mouillage nous met à l'abri des vagues mais pas du vent qui forcit et nous craignons de déraper vers les rochers tout près... Nous anticipons aussi sur la journée du lendemain, et c'est dès l'aube que nous levons le camp pour rejoindre Kasos. Moins de 30 miles, ce n'est pas une trop grande traversée, mais l'endroit n'a pas très bonne réputation et la météo annoncant de plus en plus de vent (plus de 20 N) nous voulons nous mettre à l'abri le plus vite possible. Aucune envie de rester bloqué à Tristoma (qui porte bien son nom ) pendant plusieurs jours !

Datcha gîte pas mal, de plus la mer est plus formée que la veille, agitée et surtout hachée, ce qui rend les mouvements du bateau désordonnés, tout ce qu'on aime. Coment les filles réagissent-elles dans ces conditions ? Assez vite Marguerite, puis Violette, puis Rose ne se sentent pas bien... Marguerite prend un 1/2 Mercalm et reste prostrée dehors sous la capote. Violette gémit un peu, nourrit les poissons puis retrouve la forme et  Rose nous explique qu'elle a "la gerboise" ! Mais en fait elle est plutôt en forme et s'amuse au fond du cockpit avec Louise, toujours aussi inoxydable ! Henry, une fois les voiles réglées, arrive à se mettre en position "sieste" pour récupérer un peu, et Astrid surveille de près la force du vent ! On est tous bien d'accord que ce genre de navigation n'est vraiment pas agréable, mais dans le cas présent nous n'avons pas vraiment le choix, et il faut donc prendre notre mal en patience... Pour écourter et appuyer les mouvements du bateau, nous lançons le moteur, ce qui permet d'accélerer, le vent n'étant pas si fort que cela.

au large de Karpatos, on aperçoit un village perché


Et c'est avec bonheur que nous entrons 5 heures plus tard dans le port de Kasos, au nord de l'île,où il est possible de s'abriter de façon tout à fait convenable grâce à une nouvelle grande digue. Des pêcheurs nous aident à nous amarrer, et nous filons trouver un restaurant pour réconforter tout le monde !



Halte forcée donc de quelques jours, en attendant que le vent se calme pour passer en Crète, mais finalement cela fait du bien de se (re)poser et cela nous plait de découvrir cette petite île.

Petite initiation à la météo locale : quand les nuages s'accrochent au sommet des montagnes, c'est signe de meltem, ce vent fort venu du Nord.

Les habitants de Kasos (800) sont très accueillants. Nous discutons facilement avec plusieurs personnes et nous apercevons qu'il y a une forte tradition d'émigration. En même temps, que peut-on faire sur un îlot comme celui-là, sans eau et avec très peu de terres agricoles ? Nous rencontrons donc des Grecs qui ont vécu en Afrique, en Amérique, en Australie, et sont revenus à Kasos pour des raisons familiales ou pour la retraite. Ils sont très attachés à leur île, mais nous avons du mal à comprendre comment ils peuvent vivre dans un endroit aussi petit et fermé après avoir vécu à l'étranger.

Polly tient un petit bar très sympa sur le port et elle nous explique que devant le manque d'avenir de la Grèce, elle va devoir à nouveau quitter l'île, direction la Floride. Elle parle, sans langue de bois, de tous les abus qui existent depuis des années, et ce à tous les niveaux : les particuliers qui ne paient pas leurs impôts, qui trichent pour toucher davantage d'allocations, les industriels qui ont reçu de l'argent de l'UE sans investir en Grèce, etc...  Elle regrette seulement que ce soient seuls les plus démunis à qui l'on demande de payer pour l'instant.



Bonne balade dans l'île, où il y a plus de moutons et de chèvres que d'habitants !


Et pour terminer, nous vous partageons la dégustation de poulpes du déjeuner, un régal !




samedi 24 mars 2012

Back to Greece : coup de gueule !

YASSOS chère famille et chers amis !

Finies nos infidélités à Datcha !

Pile 4 mois après l'avoir laissé, il est temps de reprendre nos marques sur le bateau... Celui-ci ne semble pas avoir souffert de l'hiver : un peu de poussière à l'intérieur, une batterie de moteur à changer, la coque à caresser... à part ça il se porte comme un charme ! Le plus dur finalement a été de trouver une place pour caser les affaires que nous avons forcément un peu accumulées en 4 mois, même si nous avons vraiment essayer de limiter les dégâts. Mais Noël est passé par là, plus quelques souvenirs, et comme certains de la famille (et sur ce point aussi l'hérédité marche très bien !) préféreraient se faire arracher un bras plutôt que de jeter quelque chose, il a fallu déployer de sacrés efforts de rangement, ouf, ça y est, tout tient (mais plus une place de libre...) !

Les filles sont contentes de retrouver Datcha, d'être à nouveu "à la maison", de récupérer leurs petites affaires, de ne plus dormir toutes les 4 dans la même chambre...



Henry revit depuis qu'on est sur l'eau... et Astrid n'a pas l'air trop malheureuse non plus....



Nous passons une dernière nuit turque (un mouillage pas terrible car le vent a tourné !), et mercredi matin, entre la côte turque et Rhodes, il ne faut surtout pas oublier de changer le drapeau. C'est le tour de Violette :
Cela vous permet d'apprécier nos beaux penons en plastique de sac poubelle : "il n'y a pas mieux" dixit Henry...
Après quatre heures d'une bonne navigation au portant, nous entrons dans le port de Rhodes, à l'extrêmité NE de l'île. L'entrée est belle, flanquée de deux pylônes surmontés l'un d'un cerf et l'autre d'une biche. On sent l'endroit chargé d'histoire... Nous évoquons les Croisés et les Templiers avec les filles, c'est mythique d'être là !


Mais très vite l'ambiance sur le bateau change ! En effet nous avons eu quelques petits soucis à nous amarrer correctement dans ce port... Tout d'abord il n'y a pas de pendilles, ensuite les quelques bateaux  déjà amarrés mettent des grandes cordes en travers et empêchent ceux qui arrivent de s'installer, ensuite, en reculant pour préparer l'ancre, nous attrapons une pendille dans notre gouvernail, et le vent nous plaque sur un autre bateau, c'est la CATA !! Personne de la "marina" n'est sur le quai... Welcome to Greece !!

Quelques manoeuvres plus tard, nous voilà bien amarrés, nous nous remettons de nos émotions en déjeunant sur le pont et un type arrive, à peine bonjour, "il faut que vous changiez d'endroit, un gros catamaran arrive dans deux heures" ! Sagement nous refaisons, cette fois-ci un peu plus brillament, nos manoeuvres mais nous sommes sidérés du manque d'aménagement de ce port. Rhodes est censé être la première destination touristique de Grèce. Bien sûr on imagine bien que tout le monde ne vient pas en voilier, mais il doit y en avoir un certain nombre, et on n'ose pas imaginer la cacophonie que cela doit être ! En plus nous lisons dans le guide nautique qu'il y a une grosse chaine au fond du port où il est très courant d'accrocher son ancre ce qui oblige à plonger soi-même ou à faire venir un plongeur pour se dégager. Bienheureux sommes nous d'être ici hors saison !

Là encore, comme dans pas mal d'endroits chez les Héllènes, un projet de marina moderne a été engagé. Une partie des travaux a déjà été effectuée il y a une dizaine d'années, mais, hélas, depuis tout reste inachevé, c'est à dire que les pontons existent mais il n'y a pas les raccordements en eau et électricité et on empêche les bateaux de s'y installer à cause des soi-disant travaux en cours...

Alors, bien sûr,  on ne peut s'empêcher de jeter un coup d'oeil derrière nous, juste à quelques encablures (on ne sait pas exactement ce que cela signifie, mais on aime bien cette expression...) se trouve la TURQUIE où tout est fait pour la voile, tout est bien organisé mais en gardant une âme, les Turcs sont tellement accueillants, efficaces, dynamiques... et on pleure encore un peu d'avoir quitté ce si beau pays ! Il paraît que la Turquie cherche à acheter des îles grecques, est-ce l'espoir d'avoir des marinas dignes de ce nom ??
Mais pour nous consoler nous allons faire un tour  dans la vieille ville de Rhodes, et le charme opère comme partout en Grèce...





l'Auberge de France des Templiers





la Banque de Grèce affiche guichets fermés, étonnant...

Est-ce qu'on reprend le jeu du "voyez-vous Datcha" ?

A bientôt, beaucoup de pensées égéennes !

mercredi 21 mars 2012

Vous reprendrez bien un peu de Turquie ?



C'est de notre dernier mouillage turc que nous vous envoyons quelques nouvelles. Demain nous allons donc pleurer de chaudes larmes en quittant ce pays qui est, jusqu'à présent, notre coup de coeur depuis le début du voyage. Nous venons d'y passer à nouveau dix jours, avec quelques étapes entre Istanbul et Capi Creek.

Pour ceux qui n'auraient pas suivi, le bateau a passé sagement (nous l'espérons !) l'hiver dans une crique au sud-ouest de la Turquie, et c'est donc en avion que nous faisons le trajet entre Le Caire et Istanbul (un message sur Le Caire est en préparation, mais on voulait aussi vous rattraper le retard et vous donner des nouvelles fraîches). Pour les filles, c'est toujours très excitant de voler, elles ne sont absolument pas blasées par ce mode de transport qui est encore relativement nouveau pour elles.

A l'arrivée à Istanbul, c'est le choc thermique, nous perdons au moins 20° par rapport à l'Egypte, et nous avons l'impression de replonger dans un second hiver... au secours !

Heureusement, à Istanbul les occasions de se réchauffer ne manquent pas.
                                                           Un bon café turc par ci,


                                                                   et le moral repart !

Quand il pleut et qu'il fait froid, deux solutions : le Grand Bazar...




                                                                      et le hamam !




"C'est mieux que la piscine, parce qu'on peut s'éclabousser avec de l'eau chaude !"
Une bonne sortie "entre filles" et une découverte dans l'art de vivre à l'oriental.

Toutes belles toutes propres maintenant !


Ces quelques jours à Istanbul sont aussi l'occasion de se remettre au travail, c'est fini les grandes vacances à l'égyptienne !



Mais il est temps de reprendre la route du sud, en utilisant à nouveau les très efficaces compagnies de car qui sillonnent tout le pays. Pour notre première escale nous restons en Europe, en Thrace d'ailleurs pour être plus précis, car nous voulons visiter le site de Gallipoli qui se trouve à l'extrêmité sud du détroit des Dardanelles, au sud donc du détroit de Marmara.

Carte du détroit des Dardanelles.

C'est là où a eu lieu la Bataille des Dardanelles durant la Première Guerre mondiale. En 1915, Churchill, alors Premier Lord de l'Amirauté britannique, imposa l'idée d'une expédition navale franco-britannique afin d'ouvrir une voie de communication avec la Russie. En février, un premier débarquement est couronné de succès, mais ensuite près d'un tiers de la flotte fut détruit par des mines flottantes. D'avril à août, les Alliés tentèrent une série d'opérations terrestres dans la presqu'île de Gallipoli et en face sur la côte asiatique. En vain. Ils furent repoussés par les Turcs que commandaient un général allemand et surtout Mustafa Kemal, le futur Atatürk. Fin août, les Alliés abandonnèrent les opérations et, en décembre, ils sonnèrent la retraite, sans avoir pu établir aucun lien avec la Russie. Ils laissèrent derrière eux plus de 100 000 morts (Britanniques, Français, Indiens, Australiens et Néo-Zélandais). Pour rien.

Le 18 mars est un jour de grande commémoration où des foules de Turcs mais aussi Britanniques et Néo-zélandais se rendent à Gallipoli. Il paraît que c'est bien arrosé... Nous y étions juste avant.

                                                       Mustafa Kemal, le héros national.


                                             En blanc au loin, on aperçoit le cimetière français.

Si nous tenions à nous rendre à Gallipoli, ce n'est pas par goût particulier pour l'histoire militaire, mais 
car Henry avait promis d'y aller à sa grand-mère maternelle qui avait perdu son frère aîné de 18 ans lors de cette bataille.


Pour détendre l'atmosphère, un petit épisode cocasse qui nous vaut un bon fou rire toute la journée : au milieu de la nuit quelqu’un rentre dans notre chambre (un dortoir de 6 lits), s’assoit sur le lit d’Astrid, dépose des affaires, repart, revient avec quelqu’un (sans doute de la réception). A ce moment là on se réveille, Henry les met dehors manu militari. 5 mn plus tard, la porte commence à s’ouvrir à nouveau, Astrid ouvre, c’est un jeune homme blond en pyjama très chic qui ne comprend pas très bien ce qui lui arrive quand on lui claque vertement la porte au nez ! Nous non plus n’avons pas tout compris, à moins que ce soit un effet de la bière locale chez les touristes !




Après avoir fait le tour des  sites à voir sur cette péninsule de Gallipoli, nous passons à nouveau en Asie, en ferry cette fois-ci. Le détroit, moins de 2 km au plus étroit, est très, très  fréquenté : cargos, tankers, pêcheurs, militaires, il y a un trafic fou ! Henry aurait bien rajouté Datcha dans le lot… ce sera pour une autre fois !



Du côté asiatique nous nous trouvons proche de Troie, où ne nous arrêtons pas car il n’y a pas grand-chose à voir. En revanche à Canakkale nous avons retrouvé le Cheval ! rescapé du tournage d’un film.


Etape suivante : Pergame.  Quelques heures de bus à nouveau, et une arrivée un peu mouvementée : tout d’abord le chauffeur de car nous dépose sur le bord d’un autoroute alors qu’il fait nuit noire et que « l’otogar » n’est pas toute proche (ne plus jamais prendre la compagnie TRUVA !), ensuite, une fois devant la pension réservée par téléphone, le propriétaire nous explique qu’il a donné notre chambre à quelqu’un d’autre… voyant les filles qui commencent à être vraiment fatiguées, il appelle alors un de ses amis et cela se termine bien car nous sommes finalement super bien logés.


Belle balade pour grimper en haut de l’acropole de Pergame, très importante cité antique qui rivalisa avec Rome et Alexandrie. Il y avait une très importante bibliothèque, qui, au IIème s. av. JC,  faisait de l’ombre à la bibliothèque d’Alexandrie.  Inquiets, les scribes égyptiens ont alors bloqué l’exportation des papyrus vers Pergame. C’est alors que les Pergamiens trouvèrent un autre support pour leurs travaux d’écriture : une peau de mouton tannée, ils avaient inventé le parchemin ! (en latin pergamen = parchemin)




   Le théâtre est tout simplement ver-ti-gi-neux ! C'est le plus impressionnant de notre série de théâtres.

                                                Violette pousse la chansonnette.


Le site a été fouillé par les Allemands, qui ont récupéré les plus belles statues pour le Musée de Berlin.

On admire les techniques de construction des Romains, qui ont beaucoup embelli la ville.

Pour redescendre, un petit tour en funiculaire tout neuf, pour la grande joie de Rose. Admirez au passage le nouvel uniforme des filles !

Pour compléter nos visites de « vieilles pierres », Ephèse était incontournable.

                                                C’est aussi une étape pour les cigognes !  


A Ephèse, Saint Jean est venu avec Marie, et c’est ici qu’il a rédigé l’Evangile.
On visite la maison où Marie aurait fini sa vie. Beaucoup de pèlerins laissent des intentions accrochées à un mur, nous aussi...


Nous voici maintenant en train d’arpenter le très beau site, où l’on retrouve les rues pavées de marbre, et surtout une splendide façade de bibliothèque.








Cette fois-ci c’est au tour de Louise de faire son numéro.

                       Au bout de cette rue, il y avait la mer il y a 2000 ans…


Nous visitons aussi l’église « de Marie » où ont eu lieu deux Conciles au Vème siècle.



Et maintenant, séquence émotion ! les retrouvailles avec Datcha !







Capi creek est toujours un petit paradis, avec une eau d’une limpidité ! mais fraîche… Henry se baigne pour nettoyer la coque, mais avec une combi, et Astrid fait un plouf… oh en fait ça vaut Saint Lunaire en été ( it’s a joke, Delphine !).
Voici donc la fin du voyage terrestre... et le début d'un nouvel épisode avec Datcha. Demain matin nous naviguons vers Rhodes, à suivre !