Datcha en goguette: A nous la Turquie ! (du 30 octobre au 5 novembre)

Mustafa Kemal est encore présent partout

Merhaba, chère famille et chers amis !
Sans aucune intention de nous lancer dans le débat de savoir si oui ou non la Turquie fait partie de l'Europe, pour nous l'Europe est derrière, nous avons changé bel et bien changé de continent et sommes en Asie ! Et c'est vrai qu'à quelques encablures (on aime bien cette expression, même si on ne sait pas vraiment à quoi elle correspond...) des îles grecques, la côte turque nous paraît déjà tellement dépaysante.

Dimanche dernier (30 octobre) nous avons débarqué en Turquie à l'extrêmité d'un de ces longs doigts pointus que forme le littoral au sud-ouest. Après avoir franchi un cap de plus (cap Krio) avec quelques sueurs froides à cause des rafales dans tous les sens..., nous amarrons Datcha à la petite jetée de Knydos (Cnide). C'était un port assez important, surtout fameux dans l'Antiquité pour une statue d'Aphrodite nue réalisée par Praxitèle. Les voyageurs faisaient le détour pour l'apercevoir tellement elle les fascinait. On raconte que l'un d'eux avait réussi à rentrer dans le temple et à l'embrasser tellement passionément sur la cuisse qu'une tache marron est restée ! Plus de trace de cette statue, mais des ruines importantes, avec notamment un théâtre face à la mer. L'endroit est très venté, l'unique ponton ne nous fait que moyennement confiance, mais Datcha reste bien accroché pour la nuit.

Le lendemain, direction Datcha ! Et oui, lorsqu'Henry se rend au bureau pour faire les formalités d'entrée sur le territoire turque (notre premier check-in depuis le départ), le capitaine du port croit qu'on se moque de lui ! Sympathique petit port, où nous commençons à rencontrer des Turcs et à découvrir leur mode de vie. Tout nous plaît ! D'abord les Turcs sont très, très accueillants, très faciles d'accès et recherchant les discussions, ensuite la nourriture est délicieuse (plein de légumes), et enfin les prix sont vraiment moins élevés ( a peu près la moitié des prix européens, dont grecs) !
On tombe sur un libraire bibliophile qui a une collection de livres français anciens. Il nous explique que, jusqu'à la Première guerre mondiale, la société turque éduquée parlait et lisait français.

Au petit-déj le lendemain, les filles font une drôle de tête et nous expliquent qu'elles ont été réveillées en pleine nuit par quelqu'un qui criait ! Il va falloir s'habituer en effet au muezzin, première approche de la religion musulmane...
Etape suivante au fond d'une anse, elle même tout au bond d'une grande baie au nord de Marmaris. L'endroit nous plaît, verdoyant, très bien abrité de tous les vents, et lorsque Mustafa, chez qui nous nous sommes amarrés, nous propose de garder Datcha cet hiver, on commence à réfléchir... on en reparlera ! Tout le long de cette côte dentelée, dans les innombrables criques, des particuliers aménagent un bout de ponton, ou au moins des bouées, pour accueillir les voiliers. Ils ne font pas forcément payer, en revanche ils attendent les plaisanciers de pied ferme dans leur petit restaurant. La formule est pratique, et on l'a déjà utilisé à plusieurs reprises.

Nous quittons Becik Küyü pour aller jusqu'à Bozburun, autre petit port à la mosquée étincelante. Les "gülets" de toute la côte semblent s'être rassemblés ici. Ce sont ces superbes grands bateaux en bois, qui donnent l'impression d'être au XVIIIème s, et qui servent à transporter les touristes pendant l'été. C'est ça le bonheur d'être ici hors saison, nous ne sommes pas trop nombreux sur l'eau...

transport de biquettes

Hier, vendredi 4 novembre, nous sommes arrivés dans la baie de Marmaris, qui comprend plusieurs marinas dont on nous rebat les oreilles depuis le début du voyage, comme étant un endroit incontournable pour l'hivernage. C'est vrai que c'est spectaculaire cette forêt de mâts, et toute l'activité liée à la plaisance. La "Yacht marina" (prononcez Yak marina"), où nous nous sommes arrêtés quelques heures, est un vrai univers dédié à la voile, très actif et bien entretenu.