mercredi 12 octobre 2011

Kalimera d'Attique !

C'est bien à l'abri dans le carré, alors que dehors gronde un orage violent accompagné de rafales et de trombes d'eau, que nous vous envoyons les nouvelles fraîches de Datcha et son équipage. Eh oui, cette fois-ci vous verrez moins de ciel bleu et de tenues légères dans nos photos, nous aussi voyons avec tristesse la fin de la belle saison…

Déjà une semaine que nous avons traversé le canal de Corinthe, étape importante qui marque géographiquement notre rapprochement avec l'Orient, et notre plongée dans la civilisation hellénistique. Etonnant cet étroit passage creusé sur une cinquantaine de mètres de hauteur, et grâce à qui nous évitons de contourner le Péloponnèse. Déjà, dans l'Antiquité, les marins préféraient décharger leurs navires et trainer ceux-ci et les cargaisons sur des chariots le long d'une voie de guidage traversant les 6 km de l'isthme. L'empereur Néron avait imaginé le creusement d'un canal, et réquisitionné 6000 Juifs pour y travailler, mais ce projet a été enterré avec lui. Ce n'est que dans la deuxième moitié du XIXème s, dans la lignée du canal de Suez, que le chantier se concrétise. Aujourd'hui, de moins en moins de bateaux l'utilisent, et cela finit par devenir uniquement un agrément touristique, mais cher à entretenir, d'où une taxe de passage élevée... mais pour un moment exceptionnel !




Après avoir déposé les parents d'Henry sur le continent, nous avons passé quelques jours dans le Péloponnèse, qui est donc maintenant une île. Mercredi 5 octobre, à l'aube, nous rejoignons en car le joli port de Nauplie, d'où nous louons une voiture pour la journée.




Nous fonçons alors vers le site antique d'Epidaure, impatients de faire découvrir le fantastique théâtre aux filles. Mais,au guichet, énorme déception, on nous explique que c'est la grève, et qu'on ne peut donc visiter. Nous avons beau expliquer que nous sommes venus de France pour voir Epidaure, Astrid a beau affirmer qu'il faut qu'elle prenne des photos pour ses élèves, le fonctionnaire demeure incorruptible. Cependant, il en faut plus pour nous arrêter et Henry fait alors appel à son expérience de jeunesse en terme de franchissement de barrière, et autre contournement d'interdiction. Nous repérons les lieux sur un plan, et le commando Destremau parvient sans trop de short déchiré ni d'égratignure à escalader plusieurs grillages et portails défendant le sanctuaire... Nous parvenons en haut des gradins, et profitons quelques instants de la splendeur architecturale, vide de touristes.




Les filles ne sont pas très rassurées, surtout lorsque, assez vite, nous nous faisons repérer et des gardiens nous hèlent d'en bas avant de venir nous chercher. Louise nous imagine déjà en prison jusqu'à la fin de nos jours ! Les deux gardiens, qui n'en reviennent pas de nous voir là, nous accordent finalement 5 minutes de photos supplémentaires, avant de nous ouvrir les grilles en nous faisant les gros yeux...







A Mycènes, c'est la même chose, nous nous cassons les dents, et nous visons alors l'ancienne Corinthe, où une bonne partie du site est visible de l'extérieur des grilles. C'est l'occasion d'évoquer Saint Paul, fustigeant les moeurs des Corinthiens. En effet, il y avait à son époque,dans la ville haute de Corinthe, un temple qui abritait plus de 400 prostituées !





Halte dans un havre de paix, un petit monastère de religieuses, perdu dans la campagne.








Nous finissons la journée dans le SE du Péloponnèse, en dégustant une pita devant le charmant petit port de l'île de Poros. Un de plus, mais on ne s'en lasse pas !








Après une étape sur l'île d'Egine, nous approchons d'Athènes vendredi 8 octobre dans la matinée. On commence à deviner à travers le nuage de pollution la très grande agglomération (3 millions d'habitants, 1/3 de la population grecque).




Une fois bien arrimés dans la gigantesque marina Alimos à Kalamaki, nous nous lançons à la (re)découverte de la cité d'Athènes.




Balade dans coeur de la ville,le quartier de Plaka et autour de l'Acropole. Nous sommes plutôt agréablement surpris par cette première approche. Plaka est certes hyper touristique, mais bien mis en valeur, et il y a de grandes allées très agréables qui contournent la cité haute. L'ensemble nous paraît plus aéré et entretenu que l'on nous l'avait laissé entendre. Du haut de la colline de l'Aréopage, nous retrouvons ce cher Saint Paul s'adressant aux Athéniens et faisant un premier disciple, Denys, qui devient premier évêque et saint patron de la ville.



Coucou aux amis du Sénevé !



Le lendemain, visite du tout nouveau Musée de l'Acropole où les sculptures rescapées du pillage des Européens sont superbement présentées.
Une photo volée :



Dans la soirée, nous avons droit à une petite initiation de danses chypriotes dans une association de quartier, sympa.




Dimanche matin, au Musée national de l'Archéologie, nous nous émerveillons devant le raffinement des trésors des Mycéniens. Les filles n'en peuvent plus devant tant de bijoux !

Puis, nous retrouvons une amie de la soeur d'Henry, Maria et son mari Théodore. Maria, en tant que prof d'économie politique, nous décortique le mécanisme de la crise grecque. Pas sûr d'avoir tout compris, mais on retient que c'est la classe moyenne grecque qui va payer les fruits de la mauvaise gestion du pays. Maria, par exemple, a vu son salaire diminuer de 20 % depuis le début de l'année. Théodore, architecte, ne trouve pas de travail depuis 2 ans, et on leur réclame régulièrement de nouvelles taxes. Pour échapper à la sinistrose, nous partageons un bon déjeuner. C'est vraiment ce qui nous plaît, d'avoir la chance de rencontrer "des vrais gens" qui nous donnent une vision un peu moins superficielle et non uniquement touristique du pays.

Dans la matinée du mardi 11 octobre, nous gravissons enfin l'Acropole, accompagnés de centaines d'autres touristes. Le plus impressionnant n'est finalement peut-être pas les différents édifices, peu mis en valeur, et encombrés d'échafaudages, mais le panorama sur la ville tentaculaire d'Athènes, où l'on retrouve les différentes collines qui permettent de resituer la ville antique.
Traditionnelle scéance de photos.











Le quartier ancien Plaka :



Le Musée de l'Acropole (par Tschumi):


Dans l'après-midi, le vent se calme et nous permet de quitter Athènes pour atteindre le Cap Sounion, à côté duquel nous dormons au mouillage.








Non, non, nous ne sommes pas revenus en Bretagne, ce sont nos cousins Catherine et Francis,qui nous ont rejoints pour 10 jours pour déambuler dans les Cyclades. Espérons que le soleil sera de la partie !

Mille pensées égéennes !

1 commentaire:

  1. Toujours aussi intéressant les commentaires d'Astrid et les photos font toujours autant envie de se retrouver dans les coins que vous fréquentez.
    Bravo aux filles d'avoir escaladé les barrières sans se faire "pécho" comme dirait Henry !!
    On vous embrasse bien.
    Grégoire

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