mercredi 16 mai 2012

Comment peut-on être monténégrin ?


                    Lorsque jeudi dernier, 10 mai, nous avons fait nos premiers pas sur le sol monténégrin,  nous igniorions absolument tout, avouons-le, de ce territoire européen (tout juste si nous savions que le Monténégro était indépendant, impossible de retrouver le nom de sa capitale…), et avec , en plus, du coup, des préjugés pas forcément très positifs…. Nous avons donc été stupéfaits de découvrir un pays indépendant, civilisé, moderne,  organisé, où l’on utilise l’euro… avec des habitants aimables, courtois, s’exprimant en anglais, des magasins très bien achalandés,… honte sur nous d’une telle ignorance…, mais les voyages sont justement faits pour cela !


Mais avant de raconter ces quelques jours en Syldavie, pardon en Illyrie, il faut évoquer le trajet pour y arriver… pas un très bon souvenir ! Mercredi matin 9 mai, aux aurores, nous quittons la petite crique de S. Stefanou, au nord de Corfou (notre dernière nuit en Grèce, snif !)) pour remonter toujours plus au nord en Adriatique. Nous prévoyons de longer  la côte albanaise sans nous y arrêter, faute de temps, bien que le pays soit aujourd’hui ouvert au tourisme et que cela nous aurait beaucoup intéressé. Le vent qui vient, comme la plupart du temps dans la région, du Nord, n’est pas trop fort dans la journée de mercredi et nous permet d’avancer pas mal, avec une mer peu formée. 

En fin d’après-midi, alors que nous entrons dans le canal d’Otrante (la distance la plus courte entre l’Italie et l’Albanie),  la mer s’agite et le vent se renforce, ce qui veut dire pour les non-initiés, que d’une part nous ne pouvons plus respecter la trajectoire la plus courte et donc nous rajoutons des miles en tirant des bords, mais en plus que le bateau gîte et s’agite… Il faut croire que la tribu Destremau avait perdu ses réflexes voileux avec ces dernières journées très paisibles du point de vue navigation, car TOUS nous sommes MALADES, c’est l’horreur (seule Louise peut revendiquer une fois de plus d’être la seule à ne pas avoir nourri les poissons…) ! Heureusement, Philippe est l’homme de la situation et, devant notre état pas très glorieux, il refuse que nous partagions les quarts de nuit et reste éveillé jusqu’au lever du jour. Chapeau, Philippe, et surtout un grand merci, à nouveau ! Au matin, la météo est plus calme et nous avançons bien pour atteindre en début de soirée le port de BAR, au Monténégro donc.


                                          inédit, l'association cèdre + palmier

Une fois Datcha amarrée dans la grande marina (où se trouvent, premier étonnement, de nombreux beaux voiliers), quelle autre surprise de rencontrer « nos » premiers Monténégrins, en l’occurrence des Monténégrines : grandes, blondes, yeux bleus en amande, pommettes hautes, (désolé, pas de photo !) pas de doute nous avons bien quitté la Grèce, et, de plus, comme elles roulent les « rrr », on a plutôt l’impression d’être en Russie ! Quel dépaysement en quelques heures de navigation ! Bienvenue chez les Slaves du Sud !

                                          le dîner réparateur


                                          l'architecture reste bien soviétique

Avec l’arrivée sur la côte dalmate, autre nouveauté : les démarches administratives à respecter. Alors que durant les 2 fois 5 semaines passées en Grèce nous avons eu très peu affaire aux autorités (il faut dire qu’Henry a l’art de les fréquenter le moins possible…), impossible désormais d’y échapper, on ne plaisante pas avec ça, le passé communiste y-est-il pour quelque chose ?
Rencontre donc avec le représentant de la capitainerie, un colosse charmant, et les douaniers et policiers, moins avenants mais efficaces. Et encore une différence : les Monténégrins ont vite compris la manne que représentent les plaisanciers, et les tarifs des marinas et autres droits de navigation sont très élevés ! On va finir par regretter le laisser-aller grec, qui avait ses avantages !

                                                    avant de repartir, on astique : lessive,


                                          vaisselle,... tout le monde s'y met !




En longeant la côte depuis Bar, nous comprenons le nom de ce pays, le relief est très élevé avec beaucoup de forêts de pins sombres.  Nous commençons à nous renseigner sur ce petit pays, indépendant depuis 2006, suite à un référendum.  On s'interroge sur ses liens avec la Serbie voisine qui du coup a perdu son accès à la mer...

une petite chapelle isolée sur un rocher au large


Le littoral est absolument superbe, mais se construit à grande vitesse, nous dit Philippe qui est venu il y a quelques années.

Philippe nous propose de nous arrêter pour la nuit à un mouillage « de rêve » dont il se souvient avec émotion… Quelques heures plus tard, nous approchons la belle baie de Buvda, où la petite cité médiévale a tendance à disparaître au milieu des constructions récentes, ce qui surprend Philippe, mais l’endroit reste très agréable et nous nous éloignons du port pour jeter l’ancre loin des rabatteurs qui réclament un droit de mouillage. Non mais, c’est mal nous connaître ! Autre étonnement : la plage est bondée, avec de la musique « à fond », les Monténégrins seraient-ils en perpétuelles vacances ?!


Après le bain de mer, nous faisons un bain de foule, ce qui permet à Henry d’étudier de près la jeunesse locale, qui a visiblement un certain culte du corps… Un jeune nous donne l’explication : c’est le rassemblement des étudiants en médecine de Croatie, Bosnie, Slovénie, Monténégro,…  qui passent quelques jours « sport-études », intensif apparemment ! Intéressant de voir que les liens sont toujours forts entre les anciens pays de la Yougoslavie.

 
Datcha au mouillage au loin


Petite balade autour et dans la vieille ville, entièrement et bien reconstruite après le tremblement de terre de 1979 qui a dévasté toute la région. C’est là où Philippe s’aperçoit que nous ne sommes pas là où il pensait nous emmener, S.Stefano est en effet à quelques miles… tant pis, Budva nous va très bien !





Le lendemain, nous partons tôt afin d’arriver vite à un des « must » de la Méditerranée, dont nous rêvons depuis des mois : les Bouches de Kotor !
En approchant de la passe relativement étroite, on commence à voir tous les bastions qui gardeaient ce port naturel géant, utilisé militairement par l'Autriche-Hongrie puis par la Serbie et aujourd'hui par le Monténégro.

                                          bleu sur bleu

les ouvrages militaires


                                          Philippe observe en connaisseur

                                          James Bond va-t-il s'échapper ?

                                                    tout ceci laisse Violette indifférente, plongée dans Jules Verne...

                                          tandis que Rose s'active pour préparer le déjeuner

                                après la première baie, un autre chenal de plus en plus étroit

                                          nous apercevons le golfe suivant, encadré de hautes montagnes

                              deux petites îles, une naturelle avec un monastère, fermé aujourd'hui

                            et l'autre créée paraît-il avec des épaves de bateaux piratés !

Notre Dame de la Roche, dont le musée contient une collection de peintures représentant des bateaux naufragés

                                          photo de famille


et maintenant nous sommes à Kotor, tout au fond de la dernière baie.

visite de la cité ancienne, la cathédrale. au Monténégro nous revenons en territoire plus catholique.

                                     pas sûr que nous nous mettions au "monténégrin"

nous nous pâmons devant les étalages de charcuterie, sevrés que nous sommes de saucisson depuis des mois !

                                          la Skoda antique cohabite avec la Skoda moderne

                                           vue des murailles, Datcha au mouillage !

                                             Venise a été très présente dans la région bien sûr

                                          la vue est spectaculaire, à l'image de ce lieu unique

nous redescendons par un autre chemin, d'où l'on voit aussi les murailles

Dimanche après-midi, nous repartons du fond des Bouches.


peut-être un navire-école

halte dans un port près de l'entrée des Bouches, pour faire les formalités de sortie du territoire.


Nous avons prévu de passer la nuit au mouillage dans la première crique en Croatie, Mulato.  En arrivant, nous filons à terre pour voir s'il est possible de prendre une douche. Une jeune fille du camping nous accueillent très aimablement, puis elle revient nous voir en courant en nous disant qu'il faut absolument aller au port plus loin sur la côte si nous ne voulons pas avoir une amende salée. En effet un sémaphore est installé sur la colline qui domine la baie, et c'est certain qu'ils nous ont vu débarquer "sans papier". Par ailleurs, le ciel voilé et pommelé depuis le matin ne présage rien de bon, et nous filons dare-dare vers Cavtat (15 miles) où nous arrivons à la nuit, juste avant que le vent ne se lève !


A bientôt !

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